À l’instar de l’ensemble du bocage vendéen, le territoire de Terres de Montaigu, maillé de cours d’eau, représente un écosystème propice au développement du ragondin. La multiplication de ce rongeur aquatique, considéré comme une Espèce susceptible d’occasionner des dégâts (ESOD)*, a des conséquences sur la santé, l’environnement et l’agriculture, c’est pourquoi sa régulation est une nécessité. Sur le territoire, elle est confiée au Gidon Terres de Montaigu qui agit en étroite collaboration avec les collectivités et les agriculteurs.
Au micro : Baptiste Sorin, président du Gidon Terres de Montaigu
Quels sont les risques de la prolifération des ragondins ?
Un premier risque est la transmission de maladies à l’homme et aux animaux d’élevage. Ensuite, les ragondins ont un impact sur l’environnement : ils détruisent les berges, entraînant des risques de blessures pour le bétail, les frayères où se reproduisent les poissons, ainsi que les lieux de nidification de certains oiseaux d’eau. Enfin, ils sont la cause d’importants dégâts sur les cultures, consommant environ 2 kg de végétaux par jour et par adulte. Ces dégâts occasionnent des pertes financières importantes pour les agriculteurs.
Quelle technique de régulation est-elle utilisée ?
La surveillance et la régulation des ragondins se fait à 80% du printemps à l’automne. Nous utilisons la technique du piégeage, soumise à réglementation et autorisation de la mairie. Les cages sont posées sur des sites identifiés où la présence de ragondins est avérée. Ces pièges sont sélectifs, c’est-à-dire que nous pouvons relâcher les espèces piégées par erreur lors de nos relevages quotidiens. Un couple de ragondins peut engendrer jusqu’à 90 descendants en deux ans : notre action vise donc bien à réguler l’espèce et non à la faire disparaître.
Comment s’organise la régulation sur le territoire ?
La régulation incombe aux propriétaires des terrains concernés : communauté d’agglomération, commune, entreprise, exploitation agricole ou propriétaire privé. Nous avons établi des conventions mentionnant les sites référencés et les grilles tarifaires pour chacun d’entre eux. Sur les 38 000 hectares du territoire de Terres de Montaigu, la grande majorité des sites concernés restent des terrains agricoles ou des espaces publics. Mais pour que la régulation soit efficace, le civisme et la vigilance de tous sont nécessaires.
*Liste des ESOD inscrite au Code de l’environnement
Bon à savoir : Le Gidon Terres de Montaigu, Groupement intercommunal de défense contre les organismes nuisibles, est une association de surveillance et de lutte contre les rongeurs aquatiques envahissants et les taupes.
Elle s’organise autour d’un bureau composé d’agriculteurs et d’élus, représentant chaque commune, et de 2 agents en charge de la régulation sur le territoire.