Il est fort possible qu’au cœur de l’été et au début de l’automne, vous aperceviez des engins dans les champs, qui y déversent du fumier ou du lisier. L’odeur qui se dégage n’est certes pas des plus agréables à l’heure du déjeuner en terrasse ou lors d’une balade à vélo. Pourtant, cette activité est incontournable à cette période de l’année. #Cultivons-nous va vous permettre d’en savoir plus.
Des déjections précieuses
Le fumier (mélange de déjections et de paille) et le lisier (déjections seules) sont des engrais naturels indispensables à la croissance des plantes. Appelées “effluents d’élevage”, ils sont récupérés et stockés de manière provisoire dans une fosse ou sur une plate-forme selon leur consistance.
Il en va de même pour les eaux usées que chacun évacue de sa maison et qui sont ensuite traitées par les stations d’épuration : les « boues » qui en sont issues ne peuvent pas être conservées sur place très longtemps.
Les « effluents » et les « boues » (ainsi d’ailleurs que les engrais minéraux mais eux sont stockables plus facilement) sont donc épandus dans les champs avant d’y implanter une culture. Mais on ne s’en débarrasse pas comme on tire la chasse d’eau. Cela est très encadré et un calendrier strict détermine les périodes et les conditions d’intervention même si cela ne coïncide pas toujours avec une météo adaptée. Il faut donc souvent jongler entre les épisodes de soleil et de pluie pour épandre dans de bonnes conditions.
Une pratique très réglementée
L’agriculteur est soucieux d’assurer une bonne assimilation des molécules fertilisantes par la plante et les empêcher de partir dans la nature. Pour cela, il dispose d’outils permettant un travail minutieux pour amener une dose équilibrée et adaptée. Tout d’abord, le plan d’épandage comprend un répertoire des parcelles qu’il est autorisé de fertiliser et une estimation des quantités d’effluents de l’exploitation. Puis, chaque année, l’agriculteur élabore ce que l’on appelle un plan prévisionnel de fumure. Il s’agit d’évaluer la quantité d’éléments fertilisants qu’il doit apporter sur les cultures prévues. Le recours aux effluents d’élevage permet d’ailleurs d’éviter ou de diminuer l’usage d’engrais minéraux, souvent chimiques. Vaches, lapins, poules, … ont donc un vrai intérêt en termes d’économie circulaire vertueuse.
Le saviez-vous ?
Une vache génère en moyenne 12 bouses par jour. Sur une année, cela représente un volume équivalent à une piscine de 3,70 mètres de diamètre et 1 mètre de haut.